L’automne
s’immisce dans la belle forêt domestiquée. Les arbres sont mouchetés de taches
jaunes. Les noisettes et les jolis marrons lisses sont déjà tombés. La lumière
est douce, elle appelle les flambées d’hiver et les gros pull-over en laine.
Les daims et les chèvres se cachent, il n’y a derrière les grillages que la
terre humide et noire, et les buissons dépouillés. Des poussettes, des jouets,
des couvertures et des vêtements multicolores sont disséminés sur la pelouse
d’un vert épais. De petits enfants jouent dans les bacs à sable, d’autres se
balancent jusqu’aux nuages. Les parents, qui les surveillent du coin de l’œil,
sont assis autour des tables de pique-nique et discutent sagement. Les tipis de
rondins font remonter du néant des souvenirs lointains. L’odeur acide du
bois noirci par les hivers. Le sol de la cabane usé par les souliers et couvert
de sable. S’y inventer des histoires extraordinaires.
Septembre 2012