mercredi 9 janvier 2013

Villes


Milan. Elle est l’une des agglomérations les plus importantes d’Europe, et pourtant elle est méconnue. Sorte de Gotham City italien, aux boulevards immenses et rectilignes, aux vitrines luxueuses et aux gratte-ciel Art Déco qui se propulsent vers les nuages. Les grands halls de ces résidences chics sont carrelés de marbre et brillamment éclairés. Il faut montrer patte blanche au concierge avant de pouvoir pénétrer dans l’ascenseur.

Trieste. Elle ne peut cacher qu’elle est une ville croupion. Ses monuments pompeux et ses énormes bâtiments municipaux, construits à la gloire de l’unité italienne, ne font pas illusion. Ce ne sont que les parements fanés et hors sujet d’une ville décatie qui essaie de nous amadouer. Car, pour la quitter, on emprunte une autoroute sur pilotis qui traverse de part en part la zone industrielle rouillée et fumante et les quartiers bétonnés, et qui serpente ainsi jusqu’au sommet de la pente, là où est creusé le tunnel qui pénètre en Slovénie.

Ljubljana. Voilà une petite ville de province propre et pimpante. Elle est ceinte de hautes montagnes enneigées. Il y a un château fort sur une éminence, et même un funiculaire pour y monter. Et pourtant les touristes ne s’y précipitent pas. Il faut dire qu’il n’y a rien à y faire. C’est là qu’on été enregistrés mes premiers disques de Chostakovitch, dans cette collection bon marché. Incroyable : cette ville existe vraiment. A l’époque c’était la Yougoslavie et le rideau de fer.

Vienne. Grande – disproportionnée, même – et majestueuse. La quintessence de la capitale européenne : les palais, les constructions du XIXème siècle, les boulevards, les trams. Le seul endroit au monde où l’opéra diffuse des ballets sur écran géant le soir du réveillon, alors que la foule s’éparpille partout dans les rues, déjà ivre. Les valses de Vienne prennent soudain une autre couleur. Et puis il y a Barbara, la cathédrale, le Danube et le Prater. Et on en revient une fois encore à S. Zweig.

Janvier 2013