lundi 14 novembre 2016

Sainte-Cécile


La rue des Bateaux ne possède pas de trottoirs, mais de larges bandes de gazon séparent les clôtures et les haies de la chaussée – sur laquelle passent de toute manière que peu d’automobiles. Les maisons, presque toutes blanches, semblent tout droit sorties d’une bande dessinée belge des années soixante, leurs formes sont simples, les traits sont nets, avec pour seule originalité un arrondi ou un toit de chaume. Les pins ont poussé dans ces jardins de la classe moyenne à sa naissance, le tapis de feuilles d’un jaune lumineux, les bosquets fanés leur donnent un charme désuet sous le vif soleil automnal. Dans ce silence de lundi la station balnéaire semble presque abandonnée, la plupart des volets sont fermés, on entend la mer qui est au bout de la rue, invisible pourtant. Qu’est-ce qui distingue pour moi à ce point Sainte-Cécile du reste des villes de la Côte d’Opale ? Sans doute qu’il n’y a pas de front de mer, pas de promenade parallèle à la plage, pas de parking au pied de façades étirées ; non, à Sainte-Cécile, les façades bétonnées et le parking qu’elles enserrent percent tout droit la dune couverte encore de ses barbelés et de ses blockhaus. Quelques pas et toute la plage immense se déploie sous nos yeux en même temps que la mer verte et grise.

Novembre  2016